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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 10:57

Nous sommes le 11 novembre et Sacrés Ancêtres se devait de rendre hommage à nos poilus morts pour la France. J'ai choisi délibéremment de m'intéresser à ceux d'un village en particulier. J'ai, il y a peu, évoqué ces cousins, les Levey, morts pour la France et j'aurais pu aussi rendre hommage aux autres poilus de ma famille, mais ce sera pour une prochaine fois.

 

Voici donc la liste des morts pour la France de Saint-Sauveur-sur-Tinée accompagnés de quelques renseignements généalogiques sur eux:

 

- Marius Rami, né le 14/01/1873 à Saint-Sauveur-sur-Tinée fils de Joseph Antoine et de Marie Rose Rami est tué à l'ennemi le 12/10/1915 à Sägmatten. Il a eu trois fils avec sa femme Marie Claire Colletta: Joseph, Emile et Rosé. Il était chasseur de deuxième classe au 7e bataillon territorial de chasseur

 

- Jean Baptiste François Camille Toche né le 18/07/1894 à Saint-Sauveur-sur-Tinée, fils d'Honoré forgeron et de Marie Baptistine Rami ménagère. Il est mort de "plaies multiples par éclats d'obus, plaie pénétrante du cou, blessures graves des mains et du membre inférieur" le 20/08/1915 à Florent dans la Marne. Il était au 7e régiment d'infanterie.

 

- Jean François Salomon né le 30/09/1875 à Saint-Sauveur-sur-Tinée fils de Pierre Antoine, maçon, et de Xavière Forneri, ménagère. Il est mort des suites de blessures de guerre le 02/07/1915 à Martincourt en Meurthe-et-Moselle. Il était soldat de deuxième classe au 311e régiment d'infanterie, 8e compagnie

 

- Joseph Maïssa annoncé sur son acte de décès comme né le 23/01/1893 à Saint-Sauveur-sur-Tinée. Probablement né 23/11/1891 fils de Michel-Ange et de Marie Espérance Gautier, cultivateurs. Mort des suites de blessures reçues sur le champ de batailles le 31/01/1915 à Bussang. Il était soldat de deuxième classe au 27e bataillon de chasseur à pied, 2e compagnie.

 

- Baptistin Lombart né le 30/10/1893 à Saint-Sauveur-sur-Tinée fils de Charles et de Marie Madeleine Vial, cultivateurs. Il est mort 15/06/1915 sur le champ de bataille à la suite de blessures de guerre à Braun Roff en Alsace. Il était chasseur de première classe au 6e régiment de chasseurs, 4e compagnie.

 

http://www.memorial-genweb.org/photo_ind/1418/302354.jpg

Baptistin Lombart (Source: Memorial GenWeb)

 

- François Édouard Auvaro né le 01/09/1892 à Saint-Sauveur-sur-Tinée fils de Pierre Louis et de Marie Madeleine Roux, cultivateurs. Il est mort le 12/03/1915 sur le champ de bataille à Reichaker-Kopf. Il était chasseur de deuxième classe au 6e bataillon de chasseurs, 6e compagnie.

http://www.memorial-genweb.org/photo_ind/1418/300834.jpg

François Edouard Auvaro (Source: Memorial GenWeb)

 

 

- Jean Paul Noyer né le 24/06/1893 à Saint-Sauveur-sur-Tinée, fils d'Aimé, cantonnier, et de Marie Joséphine Bazzini, épicière. Élève à l'École Normale, il est mort 06/04/1915 à Flirey, tué sur le champ de bataille. Il était caporal au 163e régiment d'infanterie, 7e compagnie

 

http://www.memorial-genweb.org/photo_ind/1418/7483.jpg

Jean Paul Noyer (Source: Memorial GenWeb)

 

- François Joseph Maïssa né le 05/09/1894 à Saint-Sauveur-sur-Tinée, fils de Joseph, messager et de Caroline Cristini, ménagère. Tué à l'ennemi le 09/02/1916, soldat de 2e classe au 22e régiment d'infanterie coloniale.

 

http://www.memorial-genweb.org/photo_ind/1418/302399.jpg

François Joseph Maïssa (Source: Memorial GenWeb)

 

- Joseph Émile Maïssa, né le 26/03/1879 à Saint-Sauveur-sur-Tinée, cultivateur. Il était le fils de Michel-Ange et de Louise Gaïssa, cultivateurs. Il venait de se marier un an auparavant, le 14/01/1915 avec Victorine Rousset, tué à l'ennemi au ravin des vignes près de Verdun le 07/05/1916. Il était soldat au 99e régiment d'infanterie. Il était alors dans le même régiment que mon arrière-grand-père, le Commandant Marcel Prat alors Capitaine. 

 

- Pierre Félix Roux, né à Roussillon au hameau de La Tour le 25/09/1890 fils d'Emilie Roux. Il était domicilié à Saint-Sauveur-sur-Tiné et a disparu dans la perte du cuirassé "Bouvet" le 18/03/1915, coulé par une mine après avoir reçu huit impacts de l'artillerie turque. Il était matelot de troisième classe. Il y eut 47 survivants sur 630 membres d'équipage.

 

- Michel Marcel Toussaint, né le 12/06/1898 à Tunis, fils de Jean et de Marie Dominique Bianchi. Il était domicilié à Saint-Sauveur-sur-Tinée et est mort sur le champ de bataille le 22/07/1918. Il était alors brigadier à la 24e batterie du 260e régiment d'artillerie lourde 

 

- Joseph Maynart, né le 19/05/1886 à Isola où il épouse le 24/03/1913 Edwine Murris. Il est fils de Justin et d'Antoinette Fabriet. Mort pour la France le 10/06/1918 près de Gournay sur Aronde. Il était soldat au 151e régiment d'infanterie. 

 

- Baptistin Mario, fils de Joseph André et de Joséphine Mario, cultivateur. Il est né le 09/11/1885 à Saint-Sauveur-sur-Tinée dans le lieu-dit de Pierre Blanche et épouse dans ce même village le 11/05/1912 Anaïs Bovet. Ils eurent au moins un fils, André Augustin né le 17/05/1913 à Saint-Sauveur-sur-Tinée et décédé le 24/10/1969 à Castellane. Baptistin Mario était cultivateur et est mort le 10/11/1916 à Sailly. Il était au 47e bataillon de chasseurs alpins.

 

- Albert Robin né le 30/08/1882 à Chédigny en Indre-et-Loire épouse à Bléré dans le même département  le 25/06/1906 Juliette Pellevard. A disparu le 26/10/1914 à Langemarck alors qu'il était soldat au 66e régiment d'infanterie. Le Tribunal Civil de Nice l'a déclaré "disparu du guerre" le 24/12/1920. Son dernier domicile devait certainement être Saint-Sauveur-sur-Tinée.

 

Ce billet est un bien faible hommage pour de si grands hommes, morts pour la France, pour la Patrie. Je les inscris ici afin qu'ils ne soient pas oubliés. Ils n'étaient pas Commandant, Capitaine ou Lieutenant-Colonel, ils ne sont pas dans les manuels d'histoire, ni dans les livres. On ne parlera pas d'eux à la télévision aujourd'hui et pourtant ce sont des héros.

 

Si vous êtes de leur famille, n'hésitez pas à m'envoyer des photographies que je puisse compléter ce petit hommage.

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 10:59

Ceux qui nous suivent sur Twitter ou sur Facebook ont pu remarquer que Prat Généalogie dépouille les tables décennales de mariages de l'arrondissement de Grasse dans les Alpes-Maritimes. 23 communes ont déjà été dépouillées sur les 62 que contient l'arrondissement. Viendront ensuite les communes de l'arrondissement de Nice dont cinq ont été dépouillées.

 

Cette démarche permettra à ceux qui font de la généalogie descendante de retrouver les frères, soeurs et cousins s'étant mariés dans d'autres communes ou dans une grande commune (comme Antibes, Cannes ou Grasse qui arriveront bientôt). Cela permettra aussi à ceux (et celles!) qui sont bloqués de pouvoir plus facilement retrouver un couple qui s'est peut-être marié dans une commune voisine. D'autres, comme moi, travaillent sur des patronymes et seront ravis de retrouver aisément les personnes le portant dans les communes des Alpes-Maritimes.

Alors pourquoi commencer par l'arrondissement de Grasse? Parce que jusqu'à présent, Prat Généalogie s'est concentré sur l'arrondissement de Nice et qu'il fallait rééquilibrer cela.

 

Chaque semaine, pour ceux et celles qui ne sont pas connectés sur Twitter et sur Facebook, nous ferons le point sur les dépouillements effectués et sur ceux à venir.

 

http://img560.imageshack.us/img560/4066/alpesmaritimescommunaut.png

Les communes déjà dépouillées (en bleu) et celles à venir (en rose)

 

Ont donc été dépouillées jusqu'à présent, outre les communes de l'arrondissement de Nice (Valdeblore, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Rimplas, Roure et Beuil) les communes suivantes: Aiglun, Sallagriffon, Collongues, Les Mujouls, Amirat, Gars, Briançonnet, Saint-Auban, Le Mas, Valderoure, Séranon, Caille, Andon, Gréolières, Roquestéron-Grasse, Coursegoules, Conségudes, Les Ferres, Bézaudun-les-Alpes, Bouyon, Le Broc, Carros et Gattières.

La semaine prochaine sont prévues les communes suivantes: Saint-Jeannet, La Gaude, Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer, Villeneuve-Loubet et Antibes.

 

Si vous voulez être tenu au courant en direct des mises à jour, n'hésitez pas à nous suivre sur Twitter (@sacres_ancetres) ou sur Facebook.

Enfin, notons que Prat Généalogie a dépassé cette semaine les 30 000 actes dépouillés en ligne, gratuitement et librement accessibles.

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 18:38

Il y a quelques jours, Merline nous parlait de son ancêtre, noyé dans la Seine. Cela m'a fait penser à quelques cas de noyades rencontrés aux détours des registres.

 

Cela se passe à St Sauveur sur Tinée, dans les Alpes-Maritimes, au XVIIIe siècle. L'Etat-Civil est souvent peu loquace sur les raisons du décès, notamment au XIXe. Les journaux, quant à eux, après recherche (le CG du 06 a mis d'anciennes publications en ligne) ne remontent pas assez haut dans le temps et ne font pas non plus état de noyade dans la Tinée au XIXe siècle. Il faut dire que le CG06 a seulement mis en ligne les journaux francophones, chose compréhensible, mais il est évident que notre recherche est donc limitée puisqu'une grande partie de ce département était italophone, officiellement, jusqu'en 1860 inclus.

 

J'ai pu dénombrer au moins sept cas de noyade au XVIIIe siècle à St Sauveur sur Tinée et quatre au XIXe.

 

La Tinée

 

Le Conseil Général du 06, qui a fait un merveilleux travail de publication des archives, a transcrit un ouvrage de François-Emmanuel FODÉRÉ, Statistiques du département des Alpes-Maritimes. On y trouve toute une partie sur la rivière Tinée.

 

http://back.sport-decouverte.com/images/produit/10733_maxi.png

Très bien pour le rafting, mais on comprend mieux la dangerosité du lieu

 

La Tinée prend donc sa source à Saint-Dalmas-le-Selvage à l'extrême Nord-Est du département et tout au long de son parcours est alimentée par des torrents, souvent très rapides et dangereux. On apprend notamment que les rares ponts (cinq au début du XIXe) étaient particulièrement dangereux, notamment celui d'Isola qui était presque impraticable et impossible à traverser à cheval. On ne nous dit pas grand-chose à propos de celui se trouvant à Saint-Sauveur, mais il y a fort à parier que le pont n'est pas le principal lieu dans ce village où les gens sont tombés et se sont noyés.

 

La Tinée est tout à fait en bordure de Saint-Sauveur et il n'est guère encouragé de trop s'y aventurer. Depuis le XXe siècle, notamment après 1945, l'autre côté de la Tinée s'est largement construit et il y a désormais un collège et un pont bien plus sûr.

 

http://www.parcsnationaux.fr/var/pnf/storage/images/accueil/acces-direct/exposition-patrick-desgraupes/haute-tinee/71653-4-fre-FR/Haute-Tinee_imagelarge.jpg

Photo de la Haute Tinée, dans le parc du Mercantour. (Crédit: Patrick Desgraupes)

Cliquez pour agrandir

 

Les noyades 

 

Je ne vais pas vous faire de description de toutes les noyades, bien entendu. Nous nous concentrerons sur deux actes du XVIIIe.

 

noyade 1754Noyade en 1754 (Cliquez pour agrandir)

Sources: Archives diocésaines de Nice AD06 [05MI 130/001] vue n°9


En voici d'abord une transcription:

1) 1754 die decima sexta Augusti inventa est mortua

2) naufraga in puteo Regionis det ongrien territario

3) hujus loci, Angela Maria Pons ad hac paruula

4) filia Andrea pons et Maria Magdalena Lombard

5) conjugu. die sequenti sepulta est in cemeterio

6) hujus parrochia                  Ludcus Bellon prior

 

Et une traduction:

En 1754 et le seize août est trouvée morte noyée en état de putréfaction dans la région dite d'Ongran territoire de cette commune, Angèle Marie Puons de cette paroisse fille d'André Puons et de Marie Magdeleine Lombart, mariés. Le lendemain, elle a été enterrée dans le cimetière de cette paroisse

[Signé] Louis Bellon, curé

 

Quelques constatations:

- Les noms de familles ont été légèrement modifiés pour correspondre à ceux réels de la commune, Lombart et non Lombard et Puons au lieu de Pons.

- Le territoire d'Ongran n'est presque jamais cité, il s'agit certainement d'une référence au fait que Saint-Sauveur soit une ancienne seigneurie de la famille Ongran

- Le fait que les parents soient cités révèle que la personne décédée est très certainement mineure ou jeune adulte non mariée.

 

En effet, après vérification, Angèle Marie Puons s'est noyée à l'âge de deux ans, étant née le 04/04/1752.

 

Autre cas de noyade, cette fois-ci, en français, mais croyez-moi, vous préférerez celui en latin:

 

http://img227.imageshack.us/img227/9831/noyadeanvii.jpg

Noyade en l'an VII.

Cliquez pour agrandir (l'image est lourde, pour une meilleure définition)

Sources: Archives diocésaines de Nice AD06 [05MI 130/001] vue n°7

 

Je me suis essayé à une transcription (avec corrections), mais il reste quelques blancs:

1) Aujourd'hui vingt messidor an septième de la République française au sept

2) heures du soir devant moi François Maissa agent municipal de la

3) commune de St Sauveur département des alpes maritimes canton de valdeblore

4) en la maison commune sont comparus les citoyens françois dominique

5) dallures de la commune de ... vingt neuf ans, négociant

6) et Baptiste fighirese de la commune de Lantosque laboureur de ...

7) âgé de vingt deux ans; lesquels ont déclaré à moi agent municipal

8) que Antoine Masseille âgé de trente ans domicilié dans la commune

9) de Lantosque à l'occasion particulière était occupé à travailler dans

10) le vallon pour le jardinage des bois, le même, le treize du courant

11) s'est noyé dans ledit vallon à la vue de tous les autres

12) ouvriers en nombre de vingt environ, et ensuite

13) ce ... et lui, a causé la mort; n'ayant pas même

14) pu le retrouver jusqu'à aujourd'hui. Lequel ils ont fait

15 transporter dans ce lieu d'après cette déclaration. Je me suis

16) transporté au lieu où le même a été remisé dans la chapelle

17) des ci-devant pénitents. Je me suis rassuré du décès et

18) ... du dit Antoine Masseille et, j'en ai dressé le présent

19) acte que j'ai signé avec le dit dallures et le fighirese

20) n'a pas signé pour ne pas savoir écrire.

 

En somme, nous avons là un étranger à la commune, venu pour travailler dans les périlleux vallons de la Tinée et qui suite à un accident s'est noyé. Il est également terrible de voir qu'il a fallu une semaine pour retrouver son corps.

A propos de terrible, l'écriture de cet acte l'est. Presque illisible, on peut mettre en partie en cause le papier qui fait baver l'encre, cette dernière transparaissant de l'autre côté de la page. Cependant, l'auteur de l'acte n'est pas en reste, entre l'encre, certainement la plume et son écriture, on a de quoi s'esquinter les yeux.

Le pire? Le monsieur qui a écrit cet acte, François Maïssa... eh bien, c'est mon ancêtre. Cela fait une bonne excuse si l'on me reproche une écriture illisible: "C'est dans mes gènes!"

 

Pour revenir aux noyades, je souhaiterais rendre un petit hommage à ces pauvres personnes qui ont dû souffrir abominablement lors de cette mort tragique. Voici donc la liste des noyés de la Tinée et du Vallon de Mollières, trouvés à ce jour dans les registres:

- Jean Baptiste CIAIS, noyé le 06/05/1754 à l'âge de 45 ans

- Angèle Marie PUONS, noyée le 16/08/1754 à l'âge de 2 ans

- Marie Magdeleine LOQUES, noyée le 31/01/1756 à l'âge de 25 ans

- Barthélémy MASSEGLIA, noyé le 17/07/1758 à l'âge de 35 ans

- Martin BONAUD, noyé le 01/07/1761 à un âge non connu

- Louis Jean Baptiste BERGONT, noyé le 16/07/1761 à l'âge de 4 ans

- Antoine MASSEILLE, noyé le 13 messidor an VII à l'âge de 30 ans

- Pierre CARDON, noyé le 26/05/1803 à l'âge de 40 ans environ

- Jean Baptiste PUONS, noyé le 21 floréal an XIII à l'âge de 30 ans

- Joseph BOAS, noyé le 22/06/1811 à l'âge de 50 ans environ

- Andrea (André) BANES noyé le 24/05/1839 à l'âge de 28 ans

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 14:59

La suite des prénoms de la semaine, c'est... tout de suite (oui, Overblog trouve qu'il y avait trop de caractères HTML dans le précédent article...)

 

 

  • Ruffine (variantes: Ruffina, Rufina, Rufine)

 

Prénom peu fréquent dans la région étudiée. A l’origine, Ruffina ou Rufine est une martyre chrétienne du IIIe siècle que l’on décapita (encore une autre !) après l’avoir torturé pour avoir refusé d’abjurer sa foi. A noter qu’elle fut exécutée avec sa sœur durant la période de l'Empereur Valérien.

 

Rufine, avec un seul « f » est beaucoup plus porté en France que Réparate. L’INSEE en dénombre 658 né au XXe siècle (oui, l’importance est relative ici, très même!) dont les trois dernières sont nées en 1982. On trouve également 6 Rufina, dont les trois dernières sont nées en 1971, mais aucune Ruffine.

 

http://9.paroisses.moulins.free.fr/photos_fichiers/struffine1.gif

Sainte Ruffine

 

  • Euphroisine (variantes: Euphrosine, Euphrosyne)

Prénom très fréquent dans la région et qui a des variantes orthographiques comme Euphrosine. En fait, l’orthographe correcte en français est Euphrosyne, dont la première connue est une sainte du Ve siècle qui fuit le mariage forcée que son père avait organisé pour réaliser sa vocation et se consacrer à Dieu. Elle s’enferma dans un monastère. On notera que la même histoire (ou presque) se produit pour les trois autres Euphrosyne à travers les siècles (une au IXe, une au XIIe et une au XIIIe).

 

A ne pas confondre avec Euphrasie, nom que l’on rencontre aussi dans la région.

 

http://home.iprimus.com.au/xenos/Euphrosyne.jpg

Sainte Euphrosyne (Ve Siècle)

 

 

Nous trouvons au XXe 26 Euphroisine, dont la dernière naissance remonte à... 1904 ! Egalement 113 Euphrosine dont la dernière naissance date de 1928 mais aucune Euphrosyne ce qui est étrange puisque c’est l’orthographe correcte du prénom.


Sources:
BAUDOT Jules, Dictionnaire d’hagiographie : mis à jour à l’aide des travaux les plus récents, Editions Bloud et Gay, Paris, 1925. Disponible gratuitement sur Gallica.
Wikipedia (parfois bien utile)
Nominis
Doctissimo (pour les statistiques provenant de l’INSEE)
Lien utile : http://jesusmarie.free.fr/vies_de_saints.html Vous pourrez y trouver les 17 tomes des Vies des Saints par les Petits Bollandistes  ainsi que les 15 tomes de Vie des Saints Martyrs Chrétiens par Leclercq. Le premier livre se trouve également sur Gallica ; je n’y ai pas trouvé le second.
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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 14:40

Le site de dépouillement n’était pas mis à jour depuis un moment, donc j’ai décidé d’en faire une de conséquente cette fois-ci avec l’ajout des décès de la paroisse St Dalmas de Valdeblore de 1830 à 1860, ainsi que les décès à Roure de 1870 à 1910 et les mariages dans cette commune de 1820 à 1829. Sur l’arbre, petit ajout avec les décès à Saint Sauveur sur Tinée de 1799 à 1805 ainsi que les sépultures sur une période presque similaire, à savoir de 1795 à 1803.

 

J’ai décidé, de temps à autre, de faire de petites explications sur des prénoms rares voire bizarres que je trouve aux travers de mes pérégrinations généalogiques. Cette semaine, j’en ai trouvé quatorze... Mais bon, ça fait un peu beaucoup, donc j’en garde sous le coude et vous en présente quatre, tous trouvés à Roure, dans les Alpes-Maritimes entre 1824 et 1877.

 

  • Agapet (variante: Agapit)

Ce n’est pas très fréquent, c’est certain. A l’origine, Agapit était un martyr du IIIe siècle à Rome.

Mais le plus célèbre des Agapet ou Agapit fut un Pape du VIe siècle devenu un Saint, célèbre pour avoir combattu les hérésies et surtout pour avoir rétabli l’ordre dans les églises d’Orient suite à l’invitation de l’empereur Justinien. Il est d’ailleurs célébré également par les Orthodoxes

 

http://passiongenealogie.hautetfort.com/media/01/02/577743992.jpg

Saint Agapet, Pape de 535 à 536 (oui, ça fait pas beaucoup)

 

 

A noter le dicton du jour de la St Agapit : « Si tu ne veux pas suer, enlève tes habits. » C’est presque olé-olé pour la fête d’un Pape...

 

Dans les dépouillements en cours, on retrouve plusieurs Agapet et Agapit, des familles BLANCHI, MALLET et ROBION notamment. Il est fort probable qu’il y ait un lien entre eux puisque les seuls Agapet/Agapit rencontrés jusqu’à présent sont originaires de Roure.

 

L’INSEE ne nous signale aucun Agapet ou Agapit né en France et vivant acutellement.

 

  • Réparate

C’est un prénom très fréquent dans le coin, je l’ai croisé à Valdeblore, Roure, Rimplas et Saint Sauveur et je le croiserai certainement ailleurs dans ce département.

Réparate fut une martyre du IIIe siècle que l’on tenta en vain de brûler et qui finalement fut décapitée à l’âge de 12 ans. Le site Nominis nous précise : « Son corps serait arrivé à Nice dans une barque guidée par une colombe et fleurie de roses, de lys et de palmes. » Et en effet, la Cathédrale de Nice porte son nom ainsi que beaucoup d’habitants de la région, même des villages éloignés de la grande ville. Elle est également vénérée à Florence.

 

http://img594.imageshack.us/img594/5197/stereparatemartyre.jpg

On voit sur le tableau de gauche Ste Réparate à genoux sur le point de se faire décapiter

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

 

D’après l’INSEE, la dernière Réparate née en France le fut en l’an de grâce 1933. Elles furent d’ailleurs trois à naître avec ce prénom cette année-là.

 

Tout de suite, la suite.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 10:07

Depuis deux ans déjà, je me suis un peu spécialisé dans ce département au niveau généalogique. Mais pourquoi ?

 

Tout a commencé lors de simples recherches sur mes ancêtres, chose que l’on fait tous. Je découvris alors y avoir des ancêtres du côté de mes deux grands-parents maternels. Je vous ai déjà parlé dans l’article précédent de la famille maternelle de ma grand-mère, de cette femme, couturière fille de domestiques dont la famille nous avait été cachée à cause de son rang social jugé trop inférieur et de la naissance de mon arrière-grand-mère hors mariage. Cette famille venait de Nice et avait même une origine italienne. Quant à la famille de mon grand-père maternel, une partie de sa famille venait aussi de ce département, mais était totalement éclatée au niveau géographique : St Sauveur sur Tinée, Valdeblore, St Etienne de Tinée, St Martin Vésubie, Le Broc, Gillette, Falicon, Les Ferres, Lucéram, Nice... De quoi s’arracher les cheveux ! Le pire fut la branche qui m’intéressait particulièrement, les Maïssa.

 

Mon arrière-arrière-grand-mère était une Maïssa ; c’était la grand-mère maternelle de mon grand-père maternel.  C’est bon vous suivez ? Née à Marseille en 1865, elle y resta jusqu’à la fin de ses jours. Son père, Auguste, était représentant de commerce à Marseille où il s’est marié en 1863 avec Suzanne Charrel, qui elle, a des origines du Gard, du Rhône et de l’Isère. Mais Auguste est né à Gilette dans les Alpes-Maritimes et est fils de Louis et de Marie Anne Olivier (originaire du Broc). Louis était propriétaire terrien à Gilette puis est parti à Marseille où il est devenu professeur. De quelle matière et où ? Je n’en sais rien. Mais il vécut dans la rue Montgrand à Marseille où se trouve une école... école où fut également ma mère. Comme quoi ! Bref, là, je me dis, bon on a trouvé la famille Maïssa à Gilette. Eh bien, non ! Car Louis est né à St Sauveur sur Tinée, fils de François qui était notaire et fut maire de la commune en question et de Marie-Rose Ardoin dont la famille vient de Falicon. François est également né à St Sauveur sur Tinée mais ses parents se sont mariés à Valdeblore d’où est originaire sa mère Angèle Testoris tandis que son père, Louis, semble s’être marié à St Etienne de Tinée mais a fait son testament à St Sauveur sur Tinée. En somme, c’était à me rendre dingue.

 

J’avais les documents de feu mon cousin Robert « Bob » Morlot qui me donnaient quelques pistes mais il était extrêmement difficile de travailler cette branche tant la mobilité était forte et surtout tant les archives étaient lacunaires. J’eus la chance de travailler sur d’autres départements, notamment les Bouches-du-Rhône, le Morbihan, etc. Mais le travail sur les Alpes-Maritimes est bien plus complexe.

 

http://www.nicerendezvous.com/car/images/stories/photos_villages/c_saint-sauveur-sur-tinee.jpg

Saint Sauveur sur Tinée

 

Tout d’abord, les langues. On a l’habitude de lire en français et en latin suivant les périodes. Mais dans les Alpes-Maritimes, il faut rajouter l’italien. Le parlant correctement, pas de problème, non ? Eh bien c’est sans compter sur une espèce de mélange d’italien classique et de patois ce qui fait que par moment, on est obligé d’essayer de deviner ce que la personne raconte. Mais ceci n’est rien comparé à la période révolutionnaire. Je m’explique. Des gens, qui parlent un italien du coin, se retrouvent envahis par des barbares sanguinaires dans les années 1790 puis restent dans l’Empire de Napoléon. Ils ne parlent pas français (sauf quelques intellectuels) et sont obligés de rédiger des actes longs et complexes dans cette langue. Ca fait peur à lire. C’est un peu comme si on était envahi par les allemands ce soir et que l’on doive, demain, produire un acte d’une page manuscrite dans la langue de Goethe. A vrai dire, je ne leur en veux pas à mes ancêtres, ils étaient envahis. Mais j’en veux à mes ancêtres bretons qui eux, pendant la période révolutionnaire, n’écrivaient franchement pas mieux français que les étrangers...

 

mariage-ardoin-simon-falicon-1663.JPG

Mariage (ancien!) de mes ancêtres Ardoin/Simon à Falicon en 1663 écrit en italien par un prêtre ayant Parkinson

 

Autre difficulté, les archives en elles-mêmes. La plupart du temps, on va pas bien haut dans les BMS. A St Sauveur sur Tinée, l’acte le plus ancien date de 1744 (un baptême) et le suivant en 1747. A Rimplas ? En 1795. A Roure ? 1632 ! Waouh, sauf qu’il y a un trou de dix-huit ans dans les archives entre 1782 et 1799 et qu’il n’y a pas de mariage avant 1751. Et ça continue ainsi. Comment s’en sortir ? C’est la question que je me suis posé. Et j’ai donc décidé de dépouiller totalement un maximum de communes dans la région de la Tinée, dans les Alpes Maritimes dans l'attente de pouvoir me rendre aux archives départementale de Nice pour y travailler les archives notariales, hospitalières, judiciaires, cadastrales... Au départ, y cherchant seulement ancêtres et cousins, je me suis passionné pour cet endroit et ses habitants qui méritaient de sortir des méandres de l'histoire.

Vous pouvez voir le résultat ici concernant les dépouillements et le résultat là concernant l’arbre en ligne sur lequel je reconstitue les familles, actuellement de St Sauveur sur Tinée.

 

Au prochain épisode : En fait, je n’ai presque aucun cousin sur St Sauveur sur Tinée, les noms de familles qui changent tout le temps, tout le monde s’appelle pareil, le monsieur il habite un lieu-dit d’un hameau de hameau de village (*soupir*), pourquoi mon site il a un design pourri de Frontpage...

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